La nature fait sa place en ville
- A-parté Architecture

- 24 déc. 2024
- 2 min de lecture
Favorisés par leurs qualités intrinsèques et le structurations de leurs filières, les écomatériaux s'imposent aussi en milieu urbain.
Les matériaux biosourcés sont des matériaux à part entière. Les fibres végétales issues de plantes à croissance rapide (paille, chanvre, miscanthus, lin, riz), de textile recyclé (coton, ouate de cellulose) ou encore la laine de mouton, se déclinent sous différentes formes (granulats, vrac, bétons, enduits, etc. ) et ce, pour divers types d'usage. Si le bois en structure s'est banalisé, l'utilisation de bottes de paille se multiplie. Pour autant, du fait de leur moindre résistance structurelle, les autres matériaux sont, le plus souvent, utilisés en isolation et en remplissage de façades poteaux-poutres (bois, béton, acier) ou encore sur la pierre.
Depuis la fin des années 2000, les filières se sont structurées. Les règles professionnelles pour la paille et le chanvre ont été rédigées, et les demandes d'avis techniques (Atec) ou d'appréciations techniques d'expérimentation (ATEx) augmentent. Une norme européenne est en préparation pour les panneaux isolants, tandis que les bétons végétaux à base de riz, de miscanthus ou de lin se lancent dans la prénormalisation. Enfin, la Scop Karibati a développé le label « Produit biosourcé » pour lutter contre le « green washing » .
En dix ans, la législation a favorisé les biosourcés, que la future réglementation environnementale (RE 2020) confortera en privilégiant le stockage du carbone qu'ils induisent. Plusieurs points préoccupent toutefois les acteurs. « Pour l'instant, l'indicateur de stockage carbone/m2 de surface de plancher serait donné à titre indicatif. Une aberration ! Un objectif environnemental demande une exigence minimale », soutient Olivier Joreau, Président de l'Association des industriels de la construction biosourcées (AICB).
Ce dernier juge nécessaire une notation sur le carbone biogénique, où les capacités de stockage des biosourcés seraient surpondérées. Par ailleurs, les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) défavorisent ces matériaux au motif que le carbone stocké lors de la construction serait relargué en fin de vie. « Les filières de déconstruction n'existent pas. Nos bâtiments n'ont pas encore trente ans ! », s'exclame-t-il.










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